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MÉLANGES

Saint-Joseph de la Beauce, en route pour le canton de Metgermette. Il faisait une chaleur accablante. Dans le wagon où je me trouvais, il y avait fort peu de monde, et il ne se produisit aucun incident pour m’empêcher d’admirer, à mon aise, les belles campagnes que nous traversions, la fertile vallée de la Chaudière, et les magnifiques paroisses qu’arrose cette rivière.

À la station « du Pont, » située à cinq milles de Saint-Joseph, un brave ami de la colonisation, M. Gagné, m’attendait avec un petit billet du R. P. Lacasse. Le bon Père m’invitait à le rejoindre à St-Georges, et m’informait que M. Gagné s’était chargé de m’y conduire. Les sept lieues et demie qui séparent la station du Pont de St-George furent bientôt franchies, malgré la chaleur et la poussière. Car, il faut le dire, les chevaux de la Beauce ont un « train de route » superbe. Aussi, les gens de ce beau comté sont-ils particulièrement fiers de leurs chevaux. On m’a assuré qu’un brave cultivateur de cette contrée a intenté, un jour, une poursuite contre son voisin parce que celui-ci avait dit que son cheval, à lui, le défendeur, allait plus vite que le cheval du demandeur. C’était une insulte qu’il fallait laver dans un procès.

Au presbytère de St-Georges, où j’arrivai vers sept heures, le R. P. Lacasse m’attendait. Il me présenta à M. le curé Bernier, qui m’offrit l’hospitalité de sa maison avec une si grande cordialité qu’il m’eût été impossible de la refuser, quand bien même j’aurais été tenté de le faire. Le R. P. Bournigalle, 0. M. I. s’y trouvait aussi, ayant commencé à prêcher une retraite aux paroissiens de St-Greorges, le matin même. J’y fis, de plus, la connaissance de M. Meunier, autrefois vicaire de Sainte-Marie, aujourd’hui curé de Saint-Zacharie de Metgermette, de M. Roy, vicaire de St-Georges, de M. Gosselin, vicaire de Saint-François, et de M. P. Théberge, ecclésiastique, qui s’intéresse vivement à la colonisation, et qui, soit dit sans blesser sa modestie, a déjà beaucoup fait pour cette belle œuvre.

En pareille compagnie, il va sans dire que la soirée se passa fort agréablement. Nous eûmes une longue et intéressante conversation sur l’établissement de nos