terres incultes, l’amélioration de l’agriculture et l’immigration, interrompue quelquefois par un bon mot ou un récit de voyage du R. P. Bournigalle, ou une anecdote amusante du E. P. Lacasse.
Le lendemain matin, vers dix heures, nous partîmes pour Metgermette. Nos véhicules étaient deux superbes « planches ». Ce sont les seules voitures qui puissent résister aux chemins de colonisation. M. B. Roy, de Saint-Joseph, conduisait le P. Lacasse, et M. Bourque, employé de M. Gagné, m’avait pris sous ses soins.
En gravissant les hauteurs qui dominent le village, nous vîmes sortir de l’église une nombreuse procession. C’était la procession du jubilé, et elle était faite aussi pour demander de la pluie. Quatre heures après, il pleuvait à plein ciel.
À trois lieues de Saint-Georges se trouve le canton de Watford. C’est un nouvel établissement, voisin de Metgermette. M. le curé Bernier doit bientôt y faire ériger une chapelle, et, pour le moment, M. Meunier desservira cette colonie.
Nous fîmes un petit détour pour visiter une partie de ce canton. Watford renferme de belles terres et de magnifiques cours d’eau, et déjà plusieurs colons, pleins de courage et d’énergie, y sont établis. La plupart de ces braves gens, occupés à la construction d’une grange, se trouvant réunis près du chemin, le P. Lacasse put leur adresser quelques paroles d’encouragement.
Revenant ensuite sur nos pas, nous nous engageâmes dans le chemin qui conduit à Metgermette. Les chemins de colonisation sont, comme le chemin du Paradis : terriblement difficiles à parcourir. Roches, souches, racines, trous, bourbiers, arbres renversés qui bloquent la voie, arbres debout, mais à moitié rongés par le feu, qui menacent de vous écraser à chaque instant, voilà les délices réservées à ceux qui sont obligés de parcourir les chemins de colonisation. Pauvres colons ! me disai-je, si les ministres et les députés voyageaient par ces routes plus souvent, vous briseriez plus rarement vos voitures. Et je me mis à