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des lumières de M. Marmette, je ne comprends pas trop en quoi consiste le « trait piquant de joyeuseté. » Peut-être que le chien, la partie la plus intéressée dans l’affaire, pourrait nous donner quelques éclaircissements sur ce sujet.

Mais glissons là-dessus. Écoutons plutôt M. Marmette qui va nous citer encore des vers. C’est le poëte qui fait ses adieux à sa muse. Yoyez comme il s’y prend d’une curieuse façon :

Tout est fini. Fermons la porte,
Et mettons la barre aux volets,
Fais tes malles, petite ! Emporte
Tes colliers d’or, tes bracelets.

Vite défais ta robe neuve,
Détache ton tablier blanc,
Rajuste ta coiffe de veuve
Donne un baiser à ton amant.

Il eût été plus convenable, ce me semble, que le poëte se retirât pendant que sa muse changeait de toilette. Puis, comment feront-ils pour sortir de l’appartement, puisqu’ils ont fermé la porte et mis la barre aux volets ? Je ne vois d’autre issue que la cheminée. Et depuis quand, je vous en prie, les muses portent-elles des coiffes de veuve, même lorsqu’elles sont abandonnées de leurs amants ? M. Marmette nous déclare que c’est « là de la poésie de genre. » Libre au lecteur d’ajouter au mot genre l’épithète qu’il croira « la plus appropriée à la circonstance » : bête, par exemple.

Nous touchons à la fin de la préface, heureusement. Mais en terminant, M. Marmette commet une dernière inconvenance. Il ose accoler le nom d’Eudore Évanturel à celui de Crémazie. C’est un crime de lèse-littérature contre lequel je proteste de toutes mes forces.

Abordons maintenant l’ouvrage même. Notre travail ne sera pas bien long, car, par bonheur, il y a beaucoup de papier blanc. Plût au ciel qu’il y en eût