et les principes des partis politiques dans la province de Québec. C’est ce que nous allons faire dans la série d’articles que nous commençons aujourd’hui.
Placé en dehors de toutes les organisations politiques, n’ayant d’autre but que d’éclairer et de former l’opinion, nous nous proposons de dire la vérité, et rien autre chose que la vérité.
Conservateur, libéral. Voilà deux mots qui se prononcent souvent dans la province de Québec. Mais nous serions curieux de connaître le nombre de nos compatriotes, même parmi les gens instruits, qui comprennent bien ce que ces deux mots signifient. Combien de gens, qui se disent conservateurs, seraient fort empêchés de répondre à cette simple question : Qu’est-ce qu’un conservateur ? Et combien de braves Canadiens affichent leur alliance au parti libéral, sans s’être jamais demandé quelles sont les doctrines de ce parti.
Les journaux de parti parlent beaucoup de conservatisme et de libéralisme, mais plusieurs d’entre eux ne paraissent pas avoir une notion bien claire du sujet qu’ils traitent. Parmi les journaux qui appuient ce qu’on appelle le parti conservateur, on en voit de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. S’il y a moins de nuances d’opinion dans la presse dite libérale, c’est uniquement parce qu’elle est moins nombreuse.
Mais laissons de côté pour le moment les organes des partis politiques ; nous aurons occasion de nous en occuper plus tard ; et abordons la question : Que signifient les mots conservateur et libéral ?
Les libéraux disent que le parti conservateur se nomme ainsi parce qu’il fait des efforts inouïs pour conserver le pouvoir lorsqu’il le possède, et pour l’obtenir lorsqu’il en est privé.
Admettons que cela soit. Ne pourrait-on pas, avec non moins de raison, appeler les libéraux des conservateurs ? Car, franchement parlant, et tout esprit de parti mis de côté, est-ce que les libéraux ne paraissent pas aimer le pouvoir autant que leurs adversaires ?
Les conservateurs, eux, disent qu’ils se donnent ce titre parce qu’ils veulent conserver les institutions