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MÉLANGES

très, en très petit nombre, il est vrai, nous font des reproches.

Nous remercions sincèrement les unes et les autres. Si une parole de sympathie est agréable, un conseil, même un blâme est utile.

Toutefois, nous croyons devoir répondre à un de nos correspondants, pour que l’on comprenne bien la position que nous avons prise et que nous entendons garder. Notre contradicteur nous dit :

Vous avez bien voulu m’adresser votre journal… Permettez-moi de vous donner la raison de mon refus. Sans être partisan outré d’un gouvernement, on sait cela ici, je vois avec peine que votre indépendance consiste à trouver Chapleau et son gouvernement en défaut. Jamais une bonne note. C’est évidemment exagéré. De plus, M. Joly et les siens sont vos hommes… Vous aidez puissamment, plus que Beaugrand le franc-maçon, les idées libérales pures, en cherchant à démolir ceux qui représentent le parti de notre religion. Tout le monde sait que ce ne sont pas des saints qui nous gouvernent dans n’importe quel parti. Il faut mettre de la charité et de la modération même dans son zèle, surtout s’il est pur.

Notre correspondant ne nous a certainement pas fait l’honneur de nous lire régulièrement, car il tombe dans plusieurs erreurs de fait que, mieux renseigné, il eût sans doute évitées. Ainsi, il n’est pas exact de dire que jamais nous n’avons donné une bonne note au gouvernement Chapleau. Lorsqu’il a fait quelque chose de bien nous l’avons applaudi ; nous avons loué ce qu’il a fait pour la cause agricole. Et que, demain, il fasse un acte de saine politique nous dirons : C’est bien. Nous pouvons répéter ces paroles de Louis Veuillot : « Nous rendrions justice au pouvoir, quand même on affecterait de nous croire soudoyés par lui ; nous blâmerions, s’il le fallait, nos amis les plus généreux, dussent-ils aussitôt nous abandonner. »

Si notre correspondant veut bien nous lire pendant une année il verra que nous suivrons fidèlement cette ligne de conduite : s’il refuse de recevoir notre journal il restera avec ses préjugés.