Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
386
MÉLANGES


N’est-ce pas lui qui a dit que devant « la majesté de son universel génie » chacun courbe le front, et que « la foule est à genoux ? »

Quand on s’est abaissé de la sorte devant une comédienne, quand on s’est traîné de cette façon dans la fange, quand on a oublié à ce point ce qu’un homme doit à sa propre dignité et à la dignité de ses compatriotes, on a perdu tout droit de critiquer la manière dont les catholiques du Canada ont reçu un héros catholique.

Si M. Fréchette et Cyprien ne comprennent point cela, nous sommes certain que les honnêtes gens le comprendront.


POST-SCRIPTUM


3 novembre 1887.


Dans le programme de la Vérité, reproduit au commencement de ce volume, nous repoussons l’idée d’un parti catholique dans la province de Québec. L’étude, l’expérience et la réflexion nous ont amené à modifier quelque peu notre manière de voir sur cette question. Sans doute, notre idéal est toujours le même : « Nous voudrions que tout le monde fût catholique et que personne ne fût partisan. » De plus, nous soutenons encore, comme en 1881, que l’on ne doit pas chercher à renfermer l’Église dans un parti politique quelconque, comme on a trop souvent tenté de le faire au Canada et ailleurs. Mais aujourd’hui à côté de cette vérité, nous en apercevons plus distinctement une autre. C’est que, tout en ayant constamment l’idéal en vue, tout en combattant sans cesse l’esprit de coterie et de faction, tout en nous souvenant que la religion de Jésus-Christ est au-dessus et au delà, non seulement des partis politiques, mais des peuples et des nations,