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Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/44

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OU RECUEIL D’ÉTUDES

Or, tout le monde sait, et l’Électeur l’ignore moins que personne, que le clergé catholique du Canada, pris dans son ensemble, n’a aucune des tendances radicales et catholiques libérales de notre confrère de la rue Saint-Joseph et de son école. Cela est de notoriété publique et n’a pas besoin de preuve. Il peut se faire qu’il y ait quelques prêtres qui partagent les idées malsaines de l’Électeur et des autres catholiques libéraux, tant rouges que bleus, mais s’il y en a — remarquez bien que nous n’affirmons pas qu’il y en ait — ils sont en si petit nombre que l’on ne doit guère en tenir compte.

Nous faisons abstraction complète des partis politiques, car nous sommes bien convaincus qu’il y a du libéralisme et du gallicanisme dans les deux camps, qu’il y a de soi-disant conservateurs, et de haut placés, dont les « principes » sont absolument les mêmes que ceux de l’Électeur. Or, nous le répétons, c’est chose connue et admise que la masse du clergé n’a aucune tendresse pour les hommes imbus de libéralisme catholique et de gallicanisme, quel que soit le nom qu’ils se donnent, quelles que soient les couleurs qu’ils arborent. Encore une fois, l’Électeur est aussi convaincu de cette vérité que nous le sommes nous-mêmes, et lorsqu’il prétend compter un grand nombre d’amis parmi le clergé, il se sert d’une licence qui n’a absolument rien de poétique. Il sait, de plus, que son affirmation ne trompera personne, qu’il ne réussira pas à faire croire au plus naïf de ses lecteurs que les doctrines par lui prônées sont celles d’une partie notable du clergé. Son but, en parlant du vrai et du fauxclergé, est tout autre ; son but est d’attaquer le clergé, comme corps. Il s’est fait, sans doute, ce raisonnement-ci : « En disant que le vrai clergé est celui qui m’est sympathique, personne ne s’imaginera que je compte un grand nombre d’amis parmi le clergé, car c’est notoirement faux ; mais mes lecteurs, ceux qui ne jurent que par moi, en viendront naturellement à la conclusion que le clergé comme corps, qui ne professe pas mes doctrines, est un « faux clergé. »