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MÉLANGES

Voilà le véritable sens et la véritable portée de l’article de l’Électeur sur le vrai et le faux clergé.

Il passe sur notre pays, comme sur tous les pays du monde, un souffle de haine diabolique contre l’Église et ses ministres. Partout on travaille, ici sourdement, là ouvertement, à ruiner l’influence du clergé, à le représenter comme l’ennemi du progrès, à le rendre suspect aux yeux des masses.

Nous voyons dans cette guerre universelle, la main de la Franc-maçonnerie, qu’on a si bien nommée l’église de Satan.

En Europe, les Gambetta, les Paul Bert, les Ferry, les Frère-Orban, les Sagasta se font sciemment les instruments des loges.

Au Canada, ceux qui travaillent à faire passer notre clergé pour un faux clergé, ou ceux qui ne le défendent pas lorsqu’il est attaqué, calomnié et noirci, accomplissent, eux aussi, la besogne des loges. Seulement, on peut encore espérer qu’ils ne savent pas ce qu’ils font.


L’ÉGLISE AU CANADA


7 janvier 1882


Dans le rapport sur la situation juridique de l’Église chez les différents peuples qu’il a fait devant le congrès des jurisconsultes catholiques, tenu à Lyon, M. Théry, avocat, dit, en parlant de l’Église au Canada :

« On peut donc résumer ta situation de l’Église au Canada en disant que la loi lui assure une complète liberté, mais qu’il s’y rencontre deux courants, l’un athée et libre-penseur, s’affublant du masque du gallicanisme, pour essayer de soumettre l’Église au pouvoir civil : l’autre, au contraire, essentiellement catholique et romain, défendant énergiquement les droits de l’Église et ses libertés. Puisse ce second courant l’emporter ; le catholicisme a sauvé la