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MÉLANGES

manière on n’enlève pas au prêtre le droit de surveiller et de contrôler l’enseignement moral et religieux.

M. Chapleau a parlé avec son insolence ordinaire d’une certaine presse ; mais il lui a bien fallu amender son projet de loi.

Le premier ministre a fait un aveu qu’il est très important d’enregistrer. Il a déclaré, avec de grands éclats de voix, que c’est lui-même qui avait rédigé le fameux article 3 du bill qui abroge tout le paragraphe 2 de la section 65 du chapitre 15 des Statuts Refondus du bas Canada. Une certaine presse prend note de cette déclaration et nous espérons que tous les catholiques du pays en prendront également note.

Au moment où nous écrivons ces lignes nous ne savons pas si le Conseil législatif acceptera ce projet de loi ; nous espérons qu’il le jettera au panier car, même dans sa forme modifiée, c’est loin d’être un bon bill.

Si le projet de loi est voté nous reviendrons certainement sur ce sujet ; nous y reviendrons peut-être quand bien même il serait rejeté par le Conseil, afin que le public sache de quel esprit sont animés nos hommes publics.



Le Courrier du Canada risque un mot de blâme contre le bill d’éducation du gouvernement. Il commence par dire : « La Vérité désire connaître nos vues au sujet du projet de loi concernant l’éducation. » Cela n’est pas exact. Nous connaissons trop bien notre confrère pour procéder avec lui d’une manière aussi brusque. Nous n’avons pas demandé à brûle-pourpoint de connaître « ses vues » ; nous aurions craint de l’effaroucher. Nous nous sommes borné à lui demander s’il avait vu le bill. Mais puisqu’il a bien voulu nous faire connaître « ses vues » tout de suite, soyons reconnaissants.

Notre confrère dit qu’il a « déjà protesté l’année dernière contre une proposition analogue ». Nous n’en doutons pas ; mais l’année dernière n’est pas cette