ment est impuissant à arrêter le mal, il faut avoir recours aux tribunaux.
La correspondance qui suit n’a besoin d’aucune explication :
Depuis plusieurs semaines déjà j’ai constaté, tant par moi-même que
par des personnes dignes de foi, que l’on travaille sur le chemin de fer du
Nord, le dimanche comme les jours de la semaine, à peu de différence près.
Les trains de marchandises y circulent et les employés sont empêchés d’assister
aux offices.
J’ai protesté hautement dans mon journal contre ce scandale, mais sans
obtenir jusqu’ici aucun résultat.
On va même jusqu’à mêler le nom de Votre Grandeur à ce grave
abus, disant que vous avez permis qu’on fît partir régulièrement, de Québec,
tous les dimanches, un train de voyageurs, et l’on ajoute que s’il n’est pas
défendu de faire circuler un train de voyageurs il doit être permis de faire circuler
les convois de marchandises.
Si je suis bien renseigné, et je crois l’être, Votre Grandeur n’a jamais
été consultée au sujet de ce train du dimanche. On aurait simplement
demandé à Votre Grandeur si, lorsqu’il arriverait beaucoup d’immigrants ici,
le dimanche matin, on ne pourrait pas les diriger immédiatement vers leur
destination, au lieu de les faire attendre plusieurs heures à Québec ; et sur une
réponse affirmative de votre part, on a établi un train régulier du dimanche,
train qui n’a aucun rapport direct avec l’immigration. Si ce qui précède est
conforme aux faits, je prie Votre Grandeur de me le dire.
Un mot de Votre Grandeur m’aiderait puissamment dans la lutte que j’ai
entreprise contre ceux qui profanent ouvertement le jour du dimanche.
Je sollicite en même temps la permission de publier la présente lettre, et
la réponse que Votre Grandeur daignera y faire.