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OU RECUEIL D’ÉTUDES

et pouvoir le dénoncer aux bonnes âmes, l’ont accusée d’avoir des trains le dimanche. Quelle horreur ! Mais est-ce bien un grand péché, grands théologiens, qui vous servez de ces questions pour faire mijoter votre marmite politique … et d’affaires ! Dans ce cas, bons apôtres, je vous dénoncerai au moins deux évêques, Mgr des Trois-Rivières et Mgr de Montréal, que j’ai vus moi-même plusieurs fois sur ces trains, ainsi qu’une foule de prêtres.

Il est de fait que ce train est infiniment avantageux aux membres du clergé, comme aux simples voyageurs. Que les pharisiens y envoient leurs mouchards, et ceux-ci contrasteront qu’il n’y a pas de désordre sur ces trains et que c’est une population honnête et chrétienne qui s’en sert.

Du moment qu’il n’y a rien de mal à cela, on a tort de demander la suppression d’un train qui est un vrai bienfait pour nombre de membres du clergé comme de laïques et il faut toute l’hypocrisie de certains exploiteurs pour soulever ce cri.

Anti-Cagot.

Nous avons rarement vu un écrit plus perfide, plus malhonnête et en même temps plus injurieux pour l’autorité religieuse que le document qui précède. En effet, parler de pharisiens et d’exploiteurs de religion au moment même où Mgr l’Archevêque de Québec exprime publiquement le désir de voir cesser les trains du dimanche, n’est-ce pas manquer de respect, au dernier point, à l’égard d’un haut dignitaire de l’Église ? Nous ne croyons pas devoir insister davantage sur ces insultes, qui nous visent en particulier, mais qui retombent sur notre vénérable Ordinaire. Tout catholique comprendra que ces insultes couvrent de honte, et celui qui en est l’auteur et le journal qui a osé les publier.

Nous voulons aller au fond de la question, et démontrer quelques vérités que le grossier et brutal correspondant de la Minerve semble ignorer.

La loi générale de l’Église défend le travail manuel les jours consacrés au repos ; personne ne peut contester ce point. Cette loi, comme toutes les lois positives, souffre des exceptions. Mais à qui faut-il s’adresser pour connaître le cas où la loi générale ne s’applique pas ? Aux autorités religieuses, nécessairement. M. Sénécal n’a pas plus le droit que nous de dire que dans