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POUR LA PATRIE

du souffle apostolique et de l’esprit chevaleresque. Mais sont-ce purement des rêves ? Ne peut-on pas y voir plutôt des espérances que justifie le passé, des aspirations réalisables vers un avenir que la Providence nous réserve, vers l’accomplissement de notre destinée nationale ?

Rêves ou aspirations, ces pensées planent sur les lieux que j’habite ; sur ces hauteurs, témoins des luttes suprêmes de nos pères ; elles sortent de ce sol qu’ont arrosé de leur sang les deux races vaillantes que j’aime, je puis le dire, également, parce qu’également j’appartiens aux deux.

Ma vie s’écoule entre les plaines d’Abraham et les plaines de Sainte-Foye, entre le champ de bataille où les Français ont glorieusement succombé et celui où glorieusement ils ont pris leur revanche. Est-il étonnant que dans cette atmosphère que des héros ont respirée il me vienne des idées audacieuses ; qu’en songeant aux luttes de géants qui se sont livrées jadis ici pour la possession de la Nouvelle France, j’entrevoie pour cet enjeu de combats mémorables un avenir glorieux ? Est-il étonnant que, demeurant plus près de