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POUR LA PATRIE

de craindre qu’il n’ait succombé à la tentation. J’ai appris, ce matin même, que depuis quelque temps Saint-Simon voit M. Montarval dans l’intimité.

— Je sais, en effet, qu’ils sont intimes.

— Je l’ignorais jusqu’ici. Mais ce que je n’ignorais pas, c’est que M. Montarval est l’homme le plus épouvantable que j’aie jamais vu… un monstre… J’en frissonne encore. Je ne puis t’en dire davantage, je me suis engagé au silence sur certains détails. Cet engagement ne me lie peut-être pas d’une façon absolue ; mais, enfin, qu’il me suffise de te dire que celui qui fréquente assidûment Aristide Montarval ne saurait être autre chose qu’un misérable. Les événements ne me donneront que trop tôt raison.

Bien que quelque peu intrigué, Leverdier n’insista pas davantage. Il connaissait trop bien son ami pour douter de la sûreté de son jugement. Après un moment de silence, le journaliste reprit :

— Mais l’article, que faut-il en faire ?

— Je viens de faire tout en mon pouvoir pour réparer le mal. Au commencement de la séance, j’ai désavoué l’écrit et son auteur.