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Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/150

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POUR LA PATRIE

nous et qu’il ne réussisse à nous imposer une union législative déguisée, si nous traitons avec lui sur son terrain ?

— Sir Henry est très habile, c’est incontestable, et je ne saurais promettre de l’empêcher de nous jouer quelque mauvais tour. Si j’étais resté dans le cabinet, peut-être… Je crains qu’il ne soit difficile maintenant d’obtenir un projet de confédération acceptable. Il aurait fallu beaucoup de diplomatie. Nous devons conserver nos droits, sans doute, tout en faisant des sacrifices… C’est bien malheureux !

— Puisque la politique du statu quo présente tant de difficultés et de périls, ne vaut-il pas mieux en adopter une autre ? Vous savez ce que veulent les séparatistes — les vrais, non pas Saint-Simon. N’est-ce pas une politique juste et raisonnable, une politique nettement définie qui ne saurait admettre aucune surprise ?

— C’est si contraire aux traditions du parti conservateur ! C’est un projet vraiment révolutionnaire. Que deviendrait le grand parti conservateur fédéral si votre politique venait à prévaloir ?

— Vous ne mettez pas les intérêts d’un parti au-dessus de ceux de la patrie !