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POUR LA PATRIE

y a encore de la foi ; mais aussi il existe je ne sais quelle apathie, même au milieu de l’effervescence actuelle. On sent qu’il faudrait peu de chose pour tout compromettre, pour arrêter l’élan patriotique, et nous livrer, impuissants, au pouvoir de nos ennemis. Les masses sont indignées contre le gouvernement, mais elles ne voient pas ce que nous sentons, toi et moi et quelques autres ; elles ne voient pas que la politique des ministres est d’inspiration maçonnique. Il faudrait quelque fait éclatant pour leur crever les yeux ; il faudrait prendre les loges en flagrant délit de conspiration, les montrer au peuple décrétant notre ruine. Nous savons, nous, que la secte infernale est au fond de ce qui se passe. Mais comment le prouver, de manière à créer chez le peuple la certitude voulue ? Pour remuer les masses il faut des faits indéniables. Une preuve par induction ne suffit pas. Que ne donnerais-je pour pouvoir déchirer le voile qui cache à nos compatriotes la perfidie des loges !

— J’ai souvent songé à cela, répond le journaliste. Si j’étais riche, il me semble que je dépenserais volontiers toute ma fortune à fabriquer une clé d’or assez longue pour ouvrir