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Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/165

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POUR LA PATRIE

toutes les loges et toutes les arrière-loges du pays.

— Je ne crois guère à la puissance de l’or pour le bien. Il est tout puissant pour le mal ; mais nous ne voyons pas que Notre Seigneur et les Apôtres s’en soient beaucoup servis pour fonder l’Église et convertir le monde. C’est par le dévouement et le sacrifice qu’ils ont changé la face de la terre. Si nous ne réussissons pas mieux, mon cher ami, soyons en convaincus, c’est parce que nous ne savons pas nous immoler.

— Pourtant, sans nous vanter, dit Leverdier, il me semble que nous pouvons nous rendre le témoignage de travailler, avec un vrai désintéressement, pour la cause que nous défendons. Ni toi, ni moi, ni plusieurs autres que je pourrais nommer n’avons pour mobile notre avancement personnel.

— Sans doute, nous avons un certain désintéressement ; mais il ne faut pas confondre le désintéressement avec l’esprit de sacrifice. Un homme est désintéressé lorsqu’il prête son capital sans exiger le moindre intérêt ; mais fait-il un véritable sacrifice ? J’ai bien peur que si nous nous examinions de près, notre esprit