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POUR LA PATRIE

de sacrifice ne nous paraîtrait pas dépasser les limites d’une vertu fort ordinaire. Supposons que, pendant que nous parlons, un ange viendrait tout à coup nous dire, de la part de Dieu, que notre cause triompherait si nous consentions à perdre la vie, ou l’honneur, ou même la santé ; si nous voulions passer le reste de nos jours privés de la parole ou de la vue ; quelle serait notre réponse, mon pauvre ami !

— Toi, au moins, je le sais, tu consentirais à n’importe quel sacrifice !

— Hélas ! je n’en suis pas aussi certain que toi.




Le quatrième jour, le Mercure sortit de son mutisme et consacra un article à la brûlante question du jour. Dès les premières lignes, la noire trahison éclata. Voici ce que disait ce journal :

« Depuis plus de deux semaines un vent de révolution souffle sur notre province. Nous l’avouons, nous nous sommes laissé entraîner par le courant, par l’affolement général. Sans être allés aussi loin que plusieurs de nos con-