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POUR LA PATRIE

j’avais formés pour ma patrie. Mais Il ne voudra pas m’accabler tout à fait ! Saint Joseph, sauvez ma femme ! »

Il priait ainsi depuis une demi-heure, les yeux fixés sur la statue. Tout à coup, il s’estime en proie à une hallucination. La douleur, se dit-il, me trouble le cerveau. Car voilà que la statue s’anime. Ce n’est plus un marbre blanc et froid qui est là devant lui, c’est un homme bien vivant. Le lis qu’il tient à la main est une vraie fleur. Et saint Joseph parle :

— Joseph, si vous insistez sur la grâce temporelle que vous demandez, elle vous sera certainement accordée. Votre femme vivra. Si, au contraire, vous laissez tout à la volonté de Dieu, le sacrifice que vous ferez de votre bonheur domestique sera récompensé par le triomphe de notre patrie. Vous serez exaucé selon votre prière. Et afin que vous sachiez que ceci n’est pas une illusion de vos sens, voici !

Et saint Joseph, détachant une feuille de sa fleur de lis la met dans la main tremblante de Lamirande.

Puis le marbre reprend la place de l’homme