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POUR LA PATRIE

vivant, le lis redevient pierre, comme auparavant, mais il y manque une feuille.

Tout bouleversé, Lamirande se précipite dans la chambre de sa femme.

— Qui te parlait tout à l’heure ? lui demande Marguerite. C’était une voix étrange, une voix céleste… Qu’as-tu donc, mon mari ?

Lamirande, se jetant à genoux à côté du lit, et prenant sa femme doucement dans ses bras, lui raconte tout ce qui s’est passé.

— Ce n’était pas un rêve, dit-il, voici la feuille de lis que saint Joseph m’a donnée.

— Marguerite ! continue-t-il, tu vivras. Car tu veux vivre, n’est-ce pas ?

— Je voudrais vivre, Joseph, car Dieu seul sait combien j’ai été heureuse avec toi ; mais si c’est la volonté du ciel que je meure….

— Ce n’est pas la volonté de Dieu que tu meures, puisqu’il a fait un miracle pour me dire que tu vivras.

— Mais si je vis, la patrie mourra !

— Saint Joseph n’a pas dit cela.

— Il ne t’a promis le triomphe de la patrie qu’à la condition que tu fasses le sacrifice de ton bonheur….