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POUR LA PATRIE

Marguerite dut lutter encore avec son mari, car la mort paraissait plus redoutable à lui qui devait rester qu’à elle qui s’en allait. Perdre sa femme ! Voir sa bien-aimée devenir « ce je ne sais quoi qui n’a de nom dans aucune langue ; » la conduire au tombeau ; la confier aux vers et à la corruption, lorsqu’il pouvait la garder encore longtemps auprès de lui, c’était affreux. Cette pensée lui causait une agonie mortelle.

Enfin, la grâce divine et les prières de Marguerite l’emportèrent sur les répugnances de la nature humaine. Avec sa femme il fit sincèrement cette prière : « Seigneur Jésus ! qu’il soit fait selon votre volonté et non selon la nôtre. Ou plutôt faites que notre volonté soit conforme à la vôtre. »




La cruelle maladie suit son cours.

Le lendemain, sur le soir, Lamirande, voyant que la fin approchait, fit venir le Père Grandmont. Leverdier et sa sœur Hélène étaient auprès de la mourante depuis le matin. Marguerite reçut les derniers sacrements en pleine connaissance et avec une ferveur angé-