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POUR LA PATRIE

ques expressions d’une forme un peu naïve et qu’en torturant convenablement il aurait pu faire servir de thème à ses railleries. Mais ce soir il n’est pas en veine de se moquer. Il est grave, recueilli et les paroles du prêtre l’impressionnent douloureusement au lieu de l’amuser.

Le prédicateur, selon l’habitude des fils de saint Ignace, parle des deux Étendards, l’Étendard de Jésus-Christ et l’Étendard de Satan, sous l’un desquels tout homme doit nécessairement se ranger. Impossible de rester neutre entre les deux armées, simple spectateur du combat ; il faut être d’un côté ou de l’autre ; ou marcher vers le ciel sous le drapeau de Jésus-Christ, ou vers l’enfer sous le drapeau de Lucifer. Il n’y a que deux cités, la cité du bien et la cité du mal. La première renferme tous ceux qui ont la grâce sanctifiante ; la seconde, tous ceux qui n’ont pas cette grâce. Il n’y a pas d’état intermédiaire. Il faut être ou l’ami ou l’ennemi de Dieu. Personne ne peut être indifférent à son égard, comme Lui n’est indifférent à l’égard de personne. Il n’y a que deux chemins, l’un large, facile, qui descend en pente douce, au milieu des fleurs,