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Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/230

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POUR LA PATRIE

voulait ; mais il avait eu comme un éblouissement qui lui avait fait perdre un instant la tête. Était-ce un effet de la forte chaleur qu’il faisait dans l’église ? Était-ce autre chose ? Il ne se le demanda seulement pas, mais éclata en imprécations contre lui même pour ce moment d’indécision.

— Que je suis donc maladroit ! se dit-il. J’aurais pu le rejoindre, sans doute, avant qu’il fût entré au presbytère, quand même c’eût été à la porte… Il aurait été seul, probablement… Il faut maintenant que j’attende ici, car il ne doit pas retourner à Montréal.

Á ce moment Ducoudray franchissait la porte du presbytère, étonné de voir que l’homme aux lunettes noires ne l’avait pas suivi.

— Merci ! mon Dieu, murmura-t-il. Je ne Vous demande que trois heures ! Accordez-moi ce délai, non pas pour moi-même, mais pour la cause de Votre sainte Église !

Un domestique le conduisit à la chambre du Père Grandmont. Celui-ci le reçut avec une grande affabilité et l’invita à s’asseoir.

— Mon Père, dit Ducoudray, vous ne me connaissez pas.