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POUR LA PATRIE

— En effet, je n’ai pas cet honneur, dit le religieux.

— Ce ne serait pas un honneur de me connaître, dit le journaliste, car je suis un grand misérable. Mais je veux me convertir, ou plutôt me confesser ; car la grâce de Dieu m’a converti tout à l’heure dans l’église pendant que vous prêchiez. À la fin de votre sermon le ciel vous a inspiré certaines paroles que beaucoup ont dû trouver étranges. Je les ai comprises parce qu’elles étaient à mon adresse. Je suis le pécheur dont vous parliez. Voulez-vous me confesser ? Pouvez-vous me confesser ? Je ne suis pas un pécheur ordinaire, je suis un monstre.

— Mon Dieu que vous êtes bon, que votre miséricorde est infinie ! s’écria le prêtre. Et prenant les mains du journaliste il l’attira à lui affectueusement.

— Mon frère, dit-il, que je suis heureux ! Et quelles réjouissances parmi les anges ! Venez ! j’ai tous les pouvoirs pour vous absoudre, quelque grave que soit votre cas.

Puis, il conduisit son pénitent au petit confessionnal placé dans un coin de la chambre, et le malheureux, se jetant à genoux, déposa