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POUR LA PATRIE

De bonne heure, le coroner forma son jury et commença son enquête, au poste de police où le cadavre avait été déposé. D’abord les renseignements étaient bien maigres. Aux bureaux de la Libre-Pensée on savait que M. Ducoudray était sorti la veille au soir, vers six heures, sans dire où il allait, et il n’était pas revenu. De ce côté-là, c’est tout ce que l’on put apprendre. Au poste de police près duquel le meurtre avait été commis on n’avait rien entendu. À la maison où il occupait un appartement de quatre chambres on ne l’avait pas vu depuis le matin. S’il y était rentré on ne l’avait pas aperçu et il n’y avait certainement pas couché. Une des servantes qui avait passé vers dix heures devant la chambre qui lui servait de bureau y avait entendu marcher quelqu’un et était bien surprise de trouver, le lendemain matin, que le lit n’avait pas été défait.

Le médecin chargé d’examiner le cadavre constata que la mort avait été causée par un seul coup de poignard dans le dos qui avait tranché l’aorte. Le poignard, une arme formidable, avait été retrouvé à côté du cadavre. Le coup avait dû être porté par quelqu’un