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POUR LA PATRIE

caché dans la porte-cochère. L’assassin devait avoir le bras puissant et la main très sûre. Il devait aussi posséder quelques connaissances anatomiques pour avoir pu atteindre, avec autant de précision, une partie vitale. Le vol n’avait pas été le mobile du crime, puisqu’on trouva sur le corps une somme d’argent assez considérable et une montre de prix.

C’est tout ce que l’on put découvrir ; et le coroner allait ajourner l’enquête, lorsqu’au grand étonnement de tous, l’archevêque de Montréal, accompagné du Père Grandmont, entra au poste.

Les deux vénérables ecclésiastiques sont très émus. Ils demandent à voir le cadavre. On les conduit dans une petite cellule où le journaliste assassiné était couché sur un lit de camp. Ils se jettent à genoux et prient un instant avec ferveur.

— Cher martyr ! dit l’évêque en se relevant, vous m’aviez bien dit que j’aurais, avant vingt-quatre heures, une preuve indiscutable de la vérité de vos révélations. La voilà la preuve, aussi affreuse que convaincante !

Le coroner, en entendant ces paroles, croit à une méprise.