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POUR LA PATRIE

ont été sans doute trop vives ; j’en demande pardon au frère Ducoudray. J’admire son talent et le zèle anticlérical qu’il déploie dans la rédaction de la Libre Pensée. Mais je ne puis m’empêcher de craindre pour lui, car je sais qu’il a été élevé dans la superstition…

— Il y a pourtant longtemps que j’ai brisé avec elle, dit Ducoudray.

— Assez ! fait le maître. N’en parlons plus !… Je disais donc que la bataille décisive doit se livrer à Ottawa. Nous avons à choisir entre le statu quo, l’union législative et la séparation des provinces. Vous le savez, c’est l’union législative que nous convoitons ; c’est par elle que nous briserons l’influence des prêtres, que nous étoufferons la superstition, que nous répandrons la vraie lumière, que nous délivrerons le peuple du joug infâme qu’il porte depuis des siècles. Pour réussir il faut de la hardiesse, sans doute ; mais aussi de la prudence, une tactique savante, une stratégie habile. Voici notre plan de campagne en deux mots : L’union législative sous le manteau du statu quo. Nous n’arriverons pas à l’union par le chemin direct. Les masses du peuple de cette province sont en-