core trop fanatisées, trop dominées par les prêtres pour que nous puissions leur faire accepter l’union législative si nous leur présentons ouvertement notre projet. Ce serait nous exposer à une défaite certaine…
— Faut-il donc que la Libre Pensée change de tactique ? demanda Ducoudray quelque peu intrigué.
— Pas du tout, reprend le président. Au contraire, vous devez faire plus de tapage que jamais en faveur de l’union législative. Mais vous aurez soin de dire que vous la demandez uniquement en vue de l’économie et du progrès matériel du pays. Gardez-vous bien de laisser échapper le moindre aveu touchant le véritable but que nous voulons atteindre par l’union législative. Pendant que la Libre Pensée et son école demanderont l’union législative à hauts cris, je ferai de la diplomatie. Ne soyez pas surpris si, au premier jour, je tourne ostensiblement le dos au mouvement unioniste ; si je passe armes et bagages dans le camp du statu quo ; si je deviens l’un des chefs de ce parti. Vous, Ducoudray, vous m’attaquerez alors avec cette belle violence de langage qui vous est habituelle ; vous me