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POUR LA PATRIE

Ducoudray m’assura qu’il était parfaitement fixé sur l’identité de l’individu.

— « C’est un ultioniste, m’a t-il dit, un de ceux qui sont chargés d’exécuter les sentences de mort que prononce l’horrible secte à laquelle j’appartenais il y a une heure à peine. »

— « Mais, lui répliquai-je, la société n’a pas pu se réunir, n’a pas pu vous condamner à mort. »

— « Dans les cas urgents, l’ordre du Chef suffit, m’expliqua-t-il. Le chef, renseigné par des esprits, supérieurs par la clairvoyance à l’homme le plus intelligent, avait évidemment des soupçons à mon endroit, et il m’a fait suivre par cet ultioniste en lui donnant l’ordre de me supprimer — c’est le mot employé — s’il découvrait chez moi une conduite louche. L’émotion que je n’ai pu cacher, que je n’ai pas songé à cacher dans l’église, suivie de ma visite au presbytère, est plus que suffisante pour me valoir un arrêt de mort. Ce qui m’étonne, c’est qu’il n’ait pas tenté de m’assassiner pendant que j’allais de l’église au presbytère. Il faut qu’une intervention céleste l’en ait empêché. Vous le savez, je suis le secrétaire de la société, et, en cette qualité, j’ai la garde de toutes les archives, je suis en possession de tous les secrets de la