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POUR LA PATRIE

secte, C’est pourquoi ils remueront ciel et terre pour me supprimer avant que j’aie le temps de rien dévoiler. »

— Voilà, continua le Père Grandmont, un résumé fidèle de ce que M. Ducoudray m’a dit, tant au presbytère que pendant le trajet, aussi rapide que possible, de Longueuil à Hochelaga. Pressé de me donner le nom de l’ultioniste qui le poursuivait, il ne voulut pas le faire.

— « Je lui pardonne d’avance, me dit-il, et de grand cœur ; j’ai tant besoin que Dieu et les hommes me pardonnent. »

— À la porte de sa maison, poursuivit le Père Grandmont, je le quittai, après lui avoir donné rendez-vous, vers une heure du matin, dans l’église du Gésu. Il voulait entendre la messe et communier, afin de se préparer à la mort. Il était alors dix heures et demie du soir, environ. Je me rendis au collège, j’exposai la situation en peu de mots au supérieur, et j’obtins la permission d’attendre mon cher pénitent dans l’église. Peu après l’heure convenue, il arriva. Il me dit qu’il avait réussi à remettre les archives de la société entre les mains de Monseigneur l’Archevêque ; qu’il avait été suivi par deux ultionistes depuis sa