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POUR LA PATRIE

vêché. Il était sur le point de mettre la main sur les archives, lorsqu’il s’est fait prendre. Naturellement, il a été mis à la porte. Je pourrais facilement faire supprimer l’archevêque, mais à quoi bon ? Cela ne nous remettrait pas en possession des archives ; et sa suppression, même si elle était causée par une maladie que je pourrais lui faire contracter, exciterait davantage les esprits. Ça été une faute de tactique de supprimer Ducoudray par le poignard. L’imbécile que j’avais chargé de la besogne a mal compris mes instructions. Je lui avais dit de le poignarder avant qu’il pût trahir. Après la trahison, le poignard n’a fait qu’augmenter le mal. Nous avons tant d’autres manières de nous débarrasser de nos traîtres ! J’avais pris des mesures pour faire incendier l’archevêché, dans l’espoir de tout détruire, mais au moment de mettre le projet à exécution, j’ai appris que le vieil évêque avait été plus vif que moi : il avait fait photographier toutes les principales pièces ! À l’heure qu’il est chaque évêque du pays en a une copie. Il y a sans doute des copies placées ailleurs.  »

— Vous expliquez-vous, demanda sir Henry, le silence de l’archevêque de Montréal ?