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POUR LA PATRIE

— Je ne suis pas fixé sur ce point, répondit Montarval. Peut-être n’attend-il que pour frapper un grand coup avec tous ses collègues. Je sais qu’il y a un va-et-vient continuel entre les évêchés depuis quelques jours. Peut-être aussi ai-je réussi à lui faire peur…

— Qu’avez-vous donc fait ?

— J’ai eu recours à un plan suprême. De tous les coins du pays où nous avons un affidé ou un instrument je lui ai fait adresser des lettres anonymes lui disant que s’il révèle les secrets à lui confiés par Ducoudray, ou s’en sert en aucune façon, tous les prêtres seront assassinés dans les vingt quatre heures. Je fais même voyager plusieurs agents sûrs qui déposent de ces lettres aux bureaux de poste les plus reculés, dans les endroits les plus invraisemblables où notre société n’a pu prendre racine.

— Mais si quelqu’un allait vous dénoncer ! Si quelqu’un refusait d’écrire la lettre anonyme demandée.

— Ce n’est pas cela ! Je ne demande à personne d’écrire. J’ai dit que je faisais adresser des lettres à l’évêque de tous les coins du pays ; c’est plutôt expédier que j’aurais dû dire. En