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POUR LA PATRIE

cieux, très littéraire, se levant parfois jusqu’à l’éloquence, augmenta l’enthousiasme des uns et parut rassurer les autres. Sir Henry fit l’histoire des événements politiques des dernières années. Le Canada, dit-il, est un pays exceptionnellement heureux, puisqu’il acquiert son autonomie, sa complète indépendance, sans bouleversement, sans heurt, sans révolution, sans effusion de sang. Comme un beau fruit mûr, il se détache naturellement, sans secousse, sans violence, de l’arbre qui l’a produit. N’allons pas gâter l’œuvre admirable de cette force qu’on nomme l’Être suprême qui a disposé toutes choses de façon à nous permettre de fonder une grande nation, s’étendant d’un océan à l’autre, occupant la moitié d’un immense continent. Des esprits étroits et chagrins, voudraient détruire cette belle œuvre, voudraient morceler ce vaste empire, voudraient désunir ce grand peuple, sous prétexte qu’il existe parmi nous des différences de langues et de religions. Ces différences de langues et de religions constituent un argument en faveur plutôt de l’union que de la séparation, car elles donneront à l’ensemble une agréable