Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/311

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tout, mes chers amis, vous ne chercheriez pas à me détourner de ce devoir.

Tous trois étaient vivement émus. Ils gardèrent le silence pendant quelques instants.

— Du reste, reprit Lamirande, comme parlant à lui-même, à quoi me servira l’honneur si l’iniquité de cet homme triomphe ! La perte de ma réputation ! Ce ne sera qu’une goutte de plus dans l’océan d’amertume et de désolation qui submergera notre malheureuse patrie, si Dieu permet, à cause de nos crimes, que ce complot de l’enfer réussisse. En exposant mon honneur, en l’offrant en sacrifice, je puis peut-être gagner les quelques jours qui sont nécessaires pour que la lumière puisse se faire. Et si la lumière ne se fait pas, si la patrie succombe, le fardeau sera moins lourd à porter pourvu que je puisse me rendre le témoignage d’avoir tout sacrifié pour elle.

— Ma résolution est irrévocable, dit-il, en s’adressant à ses deux compagnons. À la reprise des débats, à huit heures ce soir, je brûle mes vaisseaux !




À la séance du soir, au moment où l’on croyait que tout débat était fini et que la