Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/323

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le président, que je ne le suis pas, répondit Lamirande.

— Alors, sans aucun doute, vous allez retirer l’accusation ?

— Je ne puis la retirer, car je sais qu’elle est fondée.

— Vous la savez fondée, mais vous n’avez aucune preuve à produire !

— C’est exactement la position dans laquelle je me trouve.

— Je n’ai pas besoin de vous dire, monsieur Lamirande, qu’une telle position n’est pas tenable ; vous devez le comprendre vous-même.

— Je le comprends parfaitement, monsieur le président.

— Et vous persistez dans votre refus de retirer votre accusation ?

— Oui, monsieur le président.

Quelques sifflets se firent entendre au fond de la pièce. Le président ordonna qu’on fît silence. Montarval avait sur les lèvres un sourire plus mauvais qu’à l’ordinaire.

— Si le comité est d’avis, dit-il, que sa dignité et la dignité de la Chambre le permettent, je suis prêt à accorder encore une journée de délai à mon accusateur.