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Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/327

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Lamirande constata que déjà plusieurs de ses collègues s’éloignaient de lui comme on s’éloigne d’un pestiféré ; que d’autres le regardaient comme un objet de curiosité, comme un toqué. Ces derniers étaient les plus charitables. Ils ne lui attribuaient pas de motifs inavouables, mais ils étaient bien persuadés que leur pauvre collègue était la victime d’une idée fixe et qu’il serait bientôt à Saint-Jean de Dieu.

— Ma carrière est finie, se dit Lamirande. Et une angoisse, lourde comme une montagne, vint s’abattre sur son cœur et l’écrasa affreusement. Il faillit crier. Mais cette douleur du cœur, si grande qu’elle fût, ne put troubler son âme qui resta dans une union étroite avec Dieu.