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POUR LA PATRIE

aurait pu lire dans ses yeux et sur son front. Aussi Duthier crut-il devoir ajouter un mot à la formule. Il télégraphia à Montarval : Très beau temps, une heure.

— Imbécile ! murmura le ministre en lisant cette dépêche. Puis il sonna et fit entrer dans son bureau deux individus qui, depuis une demi-heure, attendaient dans une anti-chambre.

— Vous avez parfaitement compris vos instructions ? leur demanda-t-il.

— Oui, maître, répondit l’un d’eux.

— Eh bien ! faites.

Ils se retirèrent, et Montarval ferma la porte à clé derrière eux. Puis, il se mit à arpenter son cabinet en proie à une horrible émotion, à un accès de rage satanique, les poings crispés, l’écume à la bouche.

— Il triomphe ! Il triomphe ! répéta-t-il d’une voix étranglée.

S’exaltant de plus en plus, il apostropha ainsi l’Ange déchu :

— Eblis ! Dieu puissant, te laisseras-tu toujours vaincre par ton éternel Ennemi ! Nous touchions au succès, et voilà que tout menace de s’écrouler. Au moins, fais réussir cette dernière tentative que tu m’as inspirée. Que