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POUR LA PATRIE

qu’on vous invite à sanctionner une législation préparée par le satanisme en vue de détruire parmi nous le règne social de Jésus-Christ. »

— Ce document, continua Lamirande, porte, je le répète, les signatures de tous les archevêques et évêques du Canada français. Ajouter à cette lettre le moindre commentaire ce serait l’affaiblir. Je me contente donc de proposer que le débat soit maintenant ajourné.

Au silence absolu qui avait régné pendant la lecture de la lettre épiscopale succède, tout à coup, une véritable tempête d’exclamations, d’interpellations, de cris de colère. Tous les députés catholiques quittent leurs sièges et se précipitent vers Lamirande. Ils l’entourent, ils lui serrent les mains, ils le félicitent, ils lui demandent pardon. Celui qu’ils étaient disposés, il y a une demi-heure à peine, à chasser de l’enceinte parlementaire, tous le reconnaissent et l’acclament maintenant comme leur chef. Les quatre ministres catholiques laissent leurs collègues, traversent la chambre et vont se joindre au groupe qui entoure Lamirande. C’est une scène indescriptible. Le président, voyant qu’il lui est impossible de maintenir l’ordre, déclare la séance suspendue