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POUR LA PATRIE

jusqu’à huit heures et abandonne le fauteuil. À ce moment, rentrent Houghton, Vaughan et les autres députés qui s’étaient rendus au lieu de l’accident. En quelques instants on les met au courant de ce qui vient de se passer.

— Eh bien ! mon cher Vaughan, s’écrie Lamirande, tu me disais l’autre jour que tu ne me comprenais pas. Me comprends-tu maintenant ?

— Oui, je te comprends et je t’admire !

— J’ai prouvé tout ce que j’ai avancé, n’est-ce pas ?

— Même davantage !

— Et maintenant, en face de cette preuve, vas-tu me répéter, sérieusement, que tu es prêt à voter quand même cette constitution ?

— Oui, parce que, malgré son origine exécrable, pour moi, cette constitution est bonne.

— Alors, cher ami, c’est à mon tour de dire : je ne te comprends pas ! J’ajoute que tu m’aurais causé infiniment moins de peine en votant mon expulsion de la Chambre, qu’en donnant ton appui à cette œuvre d’iniquité.

Vaughan fut visiblement ému et embarrassé.

— C’est toujours la même réponse, dit-il. Tu