Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/383

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
382
POUR LA PATRIE

ver, ni déchirer ce bandeau, ce voile, qui est très réel, nullement imaginaire. Nous, les croyants, nous le connaissons, l’Église le connaît, puisque, au jour solennel du Vendredi saint, elle demande à Dieu de l’enlever aux Juifs : « Ut Deus et Dominus noster auferat velamen de cordibus eorum… » Veux-tu réellement que ce bandeau soit enlevé, non de ton intelligence, car il n’est pas là, mais de ton cœur, — de corde tuo ?

— Sans doute, je le voudrais !

— Ah ! Tu le voudrais ! Je te demande de me dire : je le veux. Je le voudrais et je le veux, tu le sais comme moi, n’ont nullement la même signification. Je voudrais n’a jamais soulevé une paille, tandis que je veux transporte les montagnes. Des milliers de gens qui descendent en enfer ont répété toute leur vie : je voudrais me sauver… Voilà, mon ami, la différence entre je voudrais et je veux.

— La différence est grande, je le comprends. Aussi, je ne dis plus je voudrais croire, mais je veux croire.

— Eh bien ! si tu veux réellement croire tu vas prendre les moyens d’y arriver. La foi est un don gratuit de Dieu, sans doute.