Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
POUR LA PATRIE

efforts qu’il fera pour se débarrasser de moi, je pourrai juger de la noirceur du projet qu’il nous prépare.

Lamirande gardant le silence, sir Henry continua :

— Je sais que votre ambition n’est pas personnelle, que vous ne désirez rien pour vous-même, que votre unique passion est de rendre service à votre pays, à vos compatriotes. J’admire ce noble désintéressement. Vous êtes député, non par goût, mais par devoir, n’est-ce pas ? et si une autre position, où vous pourriez rendre encore plus de services aux vôtres, vous était offerte, vous l’accepteriez, n’est-il pas vrai ?

— Sans doute, répondit Lamirande, je ne suis pas député par goût, mais je ne vois guère d’autre poste où je pourrais, en ce moment, être de quelque utilité réelle à mes compatriotes.

— J’en vois un, moi, et je vous l’offre ; c’est celui de consul général du Canada, du futur Canada libre, à Paris ou à Washington, à votre choix !

Pour que le vieux scélérat m’offre un tel prix se dit Lamirande en lui-même, il faut qu’il