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Page:Tardivel - Vie du pape Pie-IX - ses œuvres et ses douleurs, 1878.djvu/89

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Pape. Je sens que le cœur et la main du Pape sont dans le cœur et la main de Dieu, bénissant le monde.”

“Là, tout est grand, sincère, plein de Dieu. Je ne m’étonne point des miracles qui se font dans ce moment sacré, des cœurs qui changent, des pas qui s’arrêtent sur la pente mauvaise et retournent et remontent soudain. Combien de visages palissent, combien d’yeux se remplissent de larmes ! Peu d’hommes ont le privilège de se trouver complètement insensibles dans cette atmosphère de grâce.”

Pie IX revenant de sa promenade, un jour, passait près de l’hôpital du Saint-Esprit, quand, par une sorte d’inspiration, il y entra subitement. Un maçon, tombé d’un toit, venait d’y être apporté mourant ; il était sans connaissance et déjà on avait jeté un drap sur son visage. Le Pape s’approche du malheureux, fait lever le linceul qui le recouvre, le bénit et lui dit : “M’entendez-vous, mon fils ? ” Le moribond reste immobile et muet. “Faites le signe de la croix,” poursuit le Pape. Celui qui se mourait obéit à l’instant et prononce à haute voix les paroles qui accompagnent le signe de salut. “Tenez, mon fils, ajouta Pie IX en lui donnant une large aumône, voici de quoi vous aider à vivre jusqu’à votre entier rétablissement.” Le pauvre homme remercia avec effusion le Saint-Père, qui le bénit encore. Le lendemain, on le transporta chez lui ; le surlendemain il était complètement guéri !

Un citoyen de cette province a reçu dernièrement de la part d’un ami présent à la dernière audience du Saint-Père, la substance du discours que l’illustre Pie IX adressait pour la dernière fois, le deux février, à un auditoire de près de deux cents personnes, composé en grande partie de généraux d’Ordres et d’évêques :

“C’est avec un grand bonheur que je vois en ce jour les représentants du clergé séculier et régulier former une couronne autour de moi. Je vous remercie, mes très chers fils, des prières que vous avez adressées au ciel pour ma santé, je remercie aussi les âmes dont vous êtes chargés et qui ont bien voulu joindre leurs supplications aux vôtres.

Oh ! dites leur bien à ces chères âmes que leur souvenir vit toujours dans mon cœur ; que je prie toujours pour elles, demandant pour elles, dans ces temps de tristesse que nous traversons, la grâce de la persévérance : persévérance dans la prière, persévérance dans la réception des sacrements, persévérance dans l’attachement au Chef de l’Église catholique.