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Page:Tarride - De la médication arsenicale.djvu/15

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interne de l’arsenic eurent encore à combattre les préventions sans nombre qui s’élevèrent contre eux et contre la médication qu’ils défendaient. Trop souvent, en effet, leurs adversaires se plurent à frapper les esprits en exagérant les effets toxiques de l’arsenic. Ce poison, disaient-ils, agit d’une manière sûre ; son action, rapide ou lente suivant la dose, n’en conduit pas moins toujours à une mort certaine. Or, on sait combien, d’ordinaire, sauf le grossissement ou les modifications que chacun se réserve ensuite d’y apporter, le monde est favorablement disposé à accueillir les bruits qui courent, ceux-là surtout qui concernent notre propre personne ; aussi l’on comprend aisément l’écho que devaient trouver dans l’opinion publique ces assertions, erronées il est vrai, mais provenant de source médicale, et relatives à une substance dont l’activité ne saurait être méconnue. — De tels obstacles ne purent résister cependant à la masse de preuves que ces éminents défenseurs apportèrent à l’appui de l’efficacité des préparations arsenicales, et leur utilité ne put plus dès lors être niée.

En 1811 apparut une monographie de Harles, qui agrandit encore le cadre des états morbides dans lesquels le traitement arsenical pourrait être utilement employé. Enfin, la France, en retard cette fois sur l’Allemagne et l’Angleterre, reconnut également les avantages de cette médication : Fodéré, Biett, parlèrent hautement en sa faveur, et après eux, MM. Cazenave, Gibert, Devergie, Du-