Page:Tarride - De la médication arsenicale.djvu/18

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preuve. Mais les arsenicaux n’ont pas seulement cette propriété, leur action peut être encore, en effet, hyposthénisante, excitante, névrosthénique, altérante, etc., suivant l’état du sujet, les doses, etc. Par conséquent, on ne peut admettre l’opinion de certains pharmacologistes qui attribuent à l’arsenic l’une de ces vertus à l’exclusion de toutes les autres ; car, si dans un cas il relève les forces, active la nutrition et mérite ainsi le titre de tonique, dans un autre il doit être appelé hyposthénisant, parce qu’il calme et déprime ; de même, ici, il excitera un mouvement fébrile, et là, il le fera cesser. — Donc, on le voit, l’arsenic est une arme à plusieurs tranchants, assez difficile à manier, il est vrai, mais qui cependant peut devenir, entre des mains habiles, un moyen précieux de défense, et être tournée avantageusement contre les maladies les plus diverses.

Mais avant d’aller plus loin, examinons le degré de puissance de l’acide arsénieux à l’état solide et à l’état liquide. — Depuis longtemps déjà, il était reconnu que le médicament dont il s’agit avait une action beaucoup moindre donné en poudre que dissous dans l’eau ; mais le degré de cette différence d’activité était encore ignoré de tous, quand Rognetta, vers le milieu de ce siècle, vint fixer ce rapport, chez le cheval, du moins, d’une manière exacte. Cet expérimentateur observa, en effet, que l’activité de l’acide arsénieux en dissolution était vingt fois plus forte que celle du même agent en poudre, c’est-à-dire que deux grammes, sous le premier