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clard, etc., 2e éd., art. Arsenic, p. 21), est plus ou moins sensible, suivant la dose de l’arsenic. Mais Biett a vu se manifester chez l’homme, dans quelques circonstances, une sorte de périodicité dans les changements du pouls. Partant de là, Hahnemann et ses adeptes, toujours fidèles à leur axiome homœopathique (similia similibus curantur), ont fait de l’arsenic un médicament pyrétogène et l’ont employé contre les fièvres intermittentes. — On sait encore combien, dans ces derniers temps surtout, Boudin en tête, les alléopathes (contraria contrariis curantur) et les partisans de l’éclectisme médical ont vanté les propriétés fébrifuges de l’acide arsénieux. M. A. Millet dit enfin que ce composé, administré à doses considérables ou pendant longtemps, active la circulation jusqu’à produire la fièvre ; ses idées sur ce point sont donc en rapport avec celles d’Orfila.

Que conclure de tout ce qui précède ? Rien autre chose que, donné en petite quantité, l’arsenic n’a pas, en général, une influence marquée sur la circulation ni sur la température ; mais que, dans des circonstances particulières, il peut cependant provoquer, soit une certaine réaction fébrile, soit une certaine sensation de froid[1] ; c’est ce qui s’ob-

  1. D’après M. Tabourin, la fièvre arsénicale présenterait quelque analogie avec la fièvre typhoïde, la gastro-conjonctivite, etc. ; elle se caractériserait par l’accélération de la respiration, en même temps que le pouls reste petit, concentré, nerveux. En outre, il est porté à croire que ce mouvement fébrile à son point de départ, en partie, dans l’altération du tube digestif par l’acide arsénieux, et peut-être même dans des qualités spécifiques de ce médicament.