Page:Tarride - De la médication arsenicale.djvu/7

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tions arsenicales dans un grand nombre d’affections. Personne n’ignore, en effet, combien sont nombreuses les applications qu’a reçues, dans ces derniers temps, le soi-disant poison ; à peu près complétement délaissé, je dirai même oublié, il y a quelque trente ans, il fut réhabilité vers cette époque, à titre de fébrifuge, par le docteur Boudin, et depuis ce moment, il n’a cessé d’être, chaque jour, l’objet de recherches et d’applications nouvelles. Ici, encore, on peut donc voir se confirmer, une fois de plus, le vieux proverbe : « Audaces fortuna juvat. » Néanmoins, cette médication compte encore bon nombre de détracteurs ; parmi eux, les uns se refusent à prescrire l’arsenic parce que, disent-ils, son action ne peut être surveillée, et les résultats heureux de son administration ne sont pas suffisamment prouvés ; les autres, encore imbus des idées d’autrefois, avouent ingénument ne pas oser l’employer, et ils se croient à l’abri de toute critique en prenant pour égide les propriétés toxiques de cette substance.

Les arguments des premiers sont réfutés par l’expérience de chaque jour ; et nous répondrons aux seconds que, de la grande activité de l’arsenic, il ne faut pas inférer qu’il doive nécessairement être rayé de la liste des médicaments. Où en serions-nous, en effet, s’il fallait renoncer au secours de toutes les substances énergiques ? —