Page:Tarride - De la médication arsenicale.djvu/8

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Qui songe, par exemple, à laisser de côté la quinine, qui, on le sait, a fait ses preuves depuis longtemps comme substance toxique ? — Est-il besoin de citer encore la strychnine, l’acide cyanhydrique, l’atropine, le bichlorure de mercure, dont la médecine fait tous les jours un si fréquent usage ? Ne sait-on pas que parmi les poisons se trouvent précisément les médicaments héroïques ?… — Nous pouvons donc objecter aux uns et aux autres que tout dépend des doses ; on verra, d’ailleurs, se confirmer dans la suite, pour les composés arsenicaux, cette loi générale de Cl. Bernard : « Toute substance qui, à hautes doses, éteint les propriétés d’un élément organique, les excite à petites doses. » — Les préparations arsenicales sont donc, on le voit, bien diversement appréciées par les praticiens ; considérées par certains comme une des plus précieuses ressources de la thérapeutique, elles sont rejetées par d’autres comme étant d’un usage trop dangereux. Eh ! bien, c’est ce conflit d’opinions qui m’a déterminé à faire de l’arsenic le sujet de ma thèse ; et j’ai opté pour la médication arsenicale : 1o parce que ces composés sont le plus souvent employés à l’intérieur, et sous différentes formes, 2o à cause des nombreux effets thérapeutiques, parfois tout opposés, qui en sont la conséquence ; 3o et enfin, parce que c’est l’action physiologique consécutive