Page:Tarsot - Fabliaux et Contes du Moyen Âge 1913.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les dames et les chevaliers qui l’avaient accompagnée, et les exhorta à bien aimer leur seigneur et à le servir loyalement. Imaginez quel chagrin ressentait intérieurement le bon Janicola, quand il songeait que sa fille, après un si long temps de plaisirs et d’abondance, allait, le reste de sa vie, manquer de tout ; mais elle ne semblait point s’en apercevoir, et elle ranimait le courage de son père.

Cependant, le comte et la comtesse d’Empêche, suivis d’un grand nombre de chevaliers et de dames, allaient arriver avec les deux enfants : déjà ils n’étaient plus qu’à une journée de Saluces. Le marquis, pour consommer sa dernière épreuve, envoya chercher Griselidis, qui vint aussitôt à pied et dans ses habits de paysanne. « Fille de Janicola, lui dit-il, demain arrive ma nouvelle épouse, et, comme personne, dans mon palais, ne connaît aussi bien que toi ce qui peut me plaire et que je