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rain ainsi préempté se vendant $2.50 l’acre — dans les sections portant les numéros pairs ; les autres, portant les numéros impairs, étant réservées pour être vendues au compte du Pacifique, au chiffre de $3.50 l’acre.

La quatrième bande, « D, » de la même largeur que la précédente, offrait un accès encore plus facile à l’émigrant, qui, outre son homestead, pouvait préempter et acquérir des terres affectées au Pacifique — sections portant les numéros impairs — au prix uniforme de $2 l’acre.

La bande « E, » la dernière et la plus éloignée de la ligne, était large de cinquante milles ; là encore, les conditions devenaient fort faciles On n’exigeait pour les terres préemptées et appartenant au Pacifique, que $1.00 de l’acre, tout en concédant un homestead.

Enfin, le gouvernement, pour faciliter davantage la colonisation, permettait à l’émigrant de ne payer que les quatre-dixièmes du prix de vente au bout de trois ans, avec l’intérêt à six pour cent, et le reste, en six versements annuels égaux.

Aussitôt qu’il fut connu que l’on avait diminué de moitié les homesteads et les préemptions — dont l’étendue n’était plus que de 80 au lieu de 160 acres chacun — et que le prix des terres était ainsi accrue, les agents américains se mirent en campagne. Ils déprécièrent sans scrupules les avantages que le Nord-Ouest canadien présentait à l’émigration, sans omettre d’attribuer aux États-Unis une supériorité que nous leur nions. Il y eut, d’autre part, une discussion assez vive dans la presse canadienne, et un marchand distingué de Winnipeg, M. Wm Bathgate, publia dans le Times de cette ville des lettres remarquables, en réponse à ceux qui décriaient injustement le Canada au profit de nos voisins.

Nous reproduirons l’extrait suivant :

« Voici ce que je lis dans le Mercury, de Guelph, à la date du 25 septembre :

« D’abord, l’accès des terres, dans les territoires du Nord-Ouest, a été virtuellement interdit aux personnes qui se proposent de s’établir comme colons. Sur une distance de plusieurs milles, de chaque côté de la ligne du chemin du Pacifique, le prix de l’acre est fixé au chiffre élevé de six dollars. Plus en arrière de ce seul débouché, elles coûtent cinq, quatre et trois dollars l’acre. À moins de se rendre dans la solitude la plus éloignée, à cent dix milles de toute issue et de toute ligne de transport, le colon ne peut se procurer des terres qu’en les payant le double de leur valeur. Point de terres, point de droit de préemption pour l’émigrant pauvre, ou qui n’a que des ressources modestes. »

« Cette citation contient autant de faussetés que de mots.

« On lit dans les règlements publiés concernant les terres :

(On les connait déjà.)

« Ainsi, un colon de la bande « B, » à une distance de cinq à vingt milles du chemin, reçoit gratuitement un octroi de quatre-