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Page:Tassé - Le chemin de fer canadien du Pacifique, 1872.djvu/58

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LE CHEMIN DE FER
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pour mettre la terre en culture, il suffirait d’ensemencer les meilleures parties du sol. Les prairies offrent des pâturages naturels pour la nourriture d’immenses troupeaux, tout aussi riches que s’ils avaient été faits artificiellement. La construction des maisons pour les pionniers à mesure que la contrée s’établirait, serait chose facile, parceque, dans plusieurs localités, à part le bois, l’on trouve de bonne pierre à bâtir, et dans d’autres il serait aisé de trouver de la glaise pour faire de la brique, plus particulièrement auprès de la Rivière Battle. Les parties les plus favorables seraient ensuite, dans les environs du fort Edmonton, ainsi que le long de la rive sud du bras nord de la Siskatchewan. Dans cette dernière région, l’on rencontre de riches et vastes prairies parsemées çà et là de bois et de forêts, et remarquables par l’excellent pâturage qu’ils pourraient offrir aux animaux domestiques… Dans les jardins aux postes de la compagnie de la Baie d’Hudson, mais surtout dans ceux des missions, les légumes, tels que les fèves, les pois et les haricots ont été cultivés avec succès, ainsi que les pommes de terre, les choux, les navets, les carottes, la rhubarbe et les raisins. »

Le professeur Hind en parle comme suit : « La région fertile de sol cultivable — composée partiellement de prairies riches et ouvertes, et partiellement couverte de bouquets de tremble — qui s’étend du lac des Bois au pied des montagnes Rocheuses, a environ 80 à 100 milles de largeur. Le bras nord de la Siskatchewan traverse la région fertile, par une vallée variant d’un quart de mille à un mille de largeur, avec une profondeur de 200 à 300 pieds au dessous du niveau de la prairie ou des plaines, jusqu’à ce qu’il atteigne les bas-fonds, à quelques milles à l’est de Fort-à-la-Corne. La superficie de cette région si extraordinairement fertile, est d’environ 40 millions d’acre. Autrefois, c’était une contrée boisée, mais plusieurs feux consécutifs l’ont partiellement dépouillée de ces arbres ; les pâturages y sont excellents, et le sol en est profond et composé de terre franche…

« La région fertile de la vallée de Siskatchewan ne doit pas uniquement son importance au fait qu’elle contient 64 000 milles carrés de terre arable, couvrant une longueur de 800 milles sur une largeur de 80 milles à travers le continent ; c’est plutôt au contraste entre une immense contrée sub-arctique au nord et une contrée déserte au sud, que cette lisière de bois si favorisée est redevable de sa valeur politique et commerciale. »

Le capitaine Palliser dit que « c’est une contrée partiellement boisée, couverte de lacs et riche en pâturages naturels, rivalisant en beauté avec les plus beaux parcs de notre pays. »

Mgr Taché affirme de son côté que « la rivière Siskatchewan a