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Page:Tastu - Poésies complètes - 1858.djvu/100

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LA MORT


 
Aver la morte innanzi gli occhi parme.
PÉTRARQUE.

Il me semble avoir la mort devant les yeux.



Quand de la vie essayant le voyage,
L’enfant sourit à son naissant destin,
La Mort est là ; comme un léger nuage
Elle apparaît à l’horizon lointain :
Sans redouter cette ombre fugitive,
Qu’aperçoit seule une mère craintive,
Il rit, bercé d’ignorance et d’espoir ;
Son beau matin ne prévoit point de soir.

La Mort est là, quand des jours de l’enfance,
Aux mains du Temps, le sable est écoulé.
Avec effroi, la vive adolescence
Distingue alors son fantôme voilé :
Au sein des jeux, aux heures de l’étude,
Une soudaine et vague inquiétude
Vers cet objet ramène son regard ;
Le voile obscur se soulève plus tard :
Il est une heure où l’aveugle jeunesse
D’un vain espoir laisse échapper l’ivresse,
Heure funeste, où les premiers malheurs
Font à nos yeux verser les premiers pleurs,